La gratitude exprime cette vérité fondamentale de l’Homme : l’amour reçu appelle l’amour donné. Ainsi, par la gratitude, nous construisons une société plus humaine et fraternelle.
À qui, à quoi devons-nous porter notre gratitude ?
C’est la question à laquelle nous avons à répondre. Le simple fait de se la poser devient un principe structurant de notre vision du monde, de l’Homme et donc de l’Humanisme.
Se la poser ? Oui, en entrant dans un esprit d’émerveillement. Ce qui m’émerveille m’est donné gratuitement, il est source de gratitude.
Le champ de l’émerveillement est immense à tout un chacun : une parole, un geste, une atmosphère, un paysage… Il suffit de s’autoriser à s’y promener avec le bon regard, celui de l’humilité !
La gratitude, en tant qu’attitude fondamentale, déplace le centre de gravité de notre être : de l’individualisme à une vision tournée vers les autres.
La gratitude est donc liée à notre développement commun, luttant contre une logique de consommation et d’appropriation qui oublie la source des biens, prenant en compte toute vulnérabilité.
En effet la gratitude que nous acceptons d’accueillir nous pousse à « être grâce » nous-mêmes pour les autres, pour le monde.
Quelques exemples :
- S’émerveiller de la nature ne pousse-t-il pas à la respecter ?
- S’émerveiller de réussites collectives ne pousse-t-il pas à y participer, à même les initier ?
- S’’émerveiller de l’humanité dans ce qui est la personne vulnérable ne pousse-t-il pas à panser les blessures du monde ?
- L’amour reçu appelle l’amour donné ! Si cette vérité ne vous convient pas, osez la tester en sens inverse, elle fonctionne tout aussi bien.
Et si nous osions commencer nos journées par un mot de gratitude ?
La gratitude ne relève pas d’un luxe spirituel, mais d’une force transformatrice à la portée de chacun. Elle ouvre un espace intérieur et collectif pour penser un autre rapport à soi, aux autres, et à la Terre. Un rapport non plus de domination, mais d’humanisme. Et cela, c’est déjà un acte de résistance joyeuse face aux logiques d’indifférence.
Olivier Crouzet