Combien de fois avons-nous vu un arbre sans le regarder ?
Un rayon de soleil sur une façade, un reflet dans une flaque, un silence partagé dans le métro… et rien. La vie passe, et nous avec elle.
L’émerveillement, ce n’est pas attendre un grand choc esthétique ou un coucher de soleil spectaculaire. C’est un changement de perspective, un instant où l’on cesse de traverser le monde en pilote automatique.
C’est ce moment où quelque chose d’infime — un geste, une lumière, un éclat de rire — nous arrête sans prévenir, et nous rappelle que le beau est là, à portée de regard.
Ce sentiment-là est presque enfantin, brut, physique.
C’est une disponibilité intérieure, une attention nue. Un regard qui ne cherche pas à analyser ou comprendre, mais simplement à être là, pleinement.
Dans un monde saturé de vitesse, d’alertes et d’objectifs à atteindre, s’émerveiller devient un acte de résistance doux.
Et peut-être même un geste profondément humaniste : car celui qui voit la beauté dans les détails les plus modestes, porte aussi, souvent, un regard plus tendre sur les autres.
Alors aujourd’hui, sans effort, sans attente…
Qu’est-ce qui vous a arrêté, rien qu’un instant, dans la beauté simple du vivant ?
Kim Przybyla