L’humilité, un chemin vers l’Autre… et vers soi

Je me souviens d’un propos du philosophe Charles Pépin que j’ai eu la chance d’entendre et de croiser plusieurs fois. 

Il disait, en substance : « Pour être ensemble, il ne faut pas être trop soi-même ».

Cette phrase contient, me semble-t-il, une sagesse fondamentale : pour pouvoir vivre en communauté, voire en fraternité, il faut savoir rester à sa place ou, mieux encore, rester en bonne place, c’est-à-dire celle qui permet à l’Autre de pouvoir exister. 

Car, de fait, si je suis trop moi-même, que mon Moi occupe trop d’espace, le risque est que je fasse de l’ombre à l’Autre et qu’il ne puisse exister complètement. 

Mais, en poussant l’idée, on réalise vite que cette sagesse vaut aussi pour soi-même. Comment, en effet, pourrais-je laisser le véritable Moi se développer et s’exprimer si mon Ego empiète sur son espace ? Comment laisser émerger ce Moi si un Moi de façade, un Moi prétentieux, orgueilleux, présomptueux est aux commandes ?

La réponse est aussi simple à écrire que difficile à mettre en œuvre : c’est en cultivant l’Humilité, cette vertu qui nous permet d’appréhender nos faiblesses et nos limites. Si l’Humilité nous permet de « mesurer tout ce qui reste à apprendre et le chemin que je dois encore parcourir » comme le dit Mathieu Ricard, elle ne doit pas être confondue avec la fausse modestie qui est, au contraire, un vice qui consiste à vouloir s’attirer des compliments (et donc à satisfaire son Moi orgueilleux), tout en faisant mine de ne pas s’y intéresser.

Cultiver l’Humilité, c’est renoncer aux gloires chimériques, c’est renoncer à développer son penchant narcissique et choisir d’offrir au monde, aux autres et à soi-même la meilleure part de soi, son Moi véritable, seul apte à cohabiter avec tous (et avec soi) en paix et en harmonie !

William Cargill

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